Quelques semaines se sont écoulées depuis notre départ du Myanmar. La ponte de cet article a été longue, au début j’étais en deuil. En deuil d’une si belle expérience, d’un endroit où les gens sont particulièrement formidables. Par la suite nous sommes repartis sur d’autres aventures et le temps a passé.
Nous avions convenu d’écrire chacun un article individuel illustrant nos perceptions propres. Emma a été la première à terminer fièrement son texte avec pour seule aide une vérification d’orthographe de Mélanie. Ensuite c’était à Théo de composer ses phrases et publier. Quelle motivation de savoir qu’ils pourraient être lus de tous. C’était beau de voir leur yeux en lisant vos commentaires, merci!
Nous sommes arrivés à Yangon le 2 novembre dans une chaleur étouffante et j’ai immédiatement senti qu’il y avait quelque chose de spécial dans ce pays. Dès l’aéroport on sent un certain calme, l’absence de sollicitation et de gens fonçant tête baissée caractéristique d’un aéroport.
En prenant le taxi, tout de suite on commence à faire d’étranges observations. Tient donc! ils conduisent à droite, pourtant les voitures, tous datant d’une autre époque, ont le volant du mauvais côté? Et bien, en 1974 un général a changé le sens de la circulation sous les conseils de son astrologue, apparemment que la droite lui porterait chance! C’est un peu ça le Myanmar, un grand dépaysement des fois drôle, des fois triste mais tellement intéressant.
Le Myanmar (ou Birmanie selon votre opinion politique) est définitivement un pays sous développé, les gens y sont les plus pauvres de l’Asie du sud-est. Pourtant le pays a d’importantes réserves de ressources naturelles et un climat très propice à l’agriculture. Mais la mauvaise gestion du pays pendant la dictature militaire, la corruption, le contrôle excessif des gens ainsi que les embargos ont limité le développement du pays. En fait le Myanmar ressemble beaucoup aux autres pays de la région il y a 30 ans, comme s’ils étaient tout simplement figés dans le temps. Et pourtant ça n’empêche pas les birmans de pouvoir être heureux.

Si le véhicule roule encore, il peut participer au défilé, peu importe son apparence, l’important c’est de célébrer!
C’est certain qu’il y a de la souffrance, beaucoup d’injustice et des conditions de vie difficiles, mais ils demeurent souriants et tellement généreux. Pratiquement à chaque jour Emma et Théo ont reçu de petits cadeaux (une pomme, une orange, un petit souvenir) de gens qui n’avaient que très peu et qui gagnent dans les meilleurs des cas 3 ou 4 dollars par jour.
Nous avons croisé des gens qui ont vu leur maison saisie pendant 7 ans pour y avoir tenu un bureau local pour le parti d’opposition. D’autres dont des membres de la famille ont été emprisonnés et dont certains ne sont jamais revenus. Pourtant, on ne sent pas chez ces gens de rancune. Ils vivent dans le présent et semblent pouvoir apprécier davantage ce qu’aujourd’hui leur apporte que de dépenser leur énergie à chialer contre hier.
Pour les gens du Myanmar, soutenir la famille, bien accueillir quelqu’un chez soit, partager, respecter les autres sont quelques unes des valeurs auxquelles ils adhèrent et qui rend se pays tellement agréable à visiter. Partout nous avons été accueillis comme de la famille éloignée qu’on n’a pas vu depuis très longtemps, de façon très chaleureuse mais avec un grand respect de l’intimité.
S’il y a une chose que j’admire des gens du Myanmar, c’est qu’ils sont près de leurs valeurs et ils les vivent pleinement. Est-ce dû à la religion, à l’absence de richesse matérielle ou à la culture, je ne sais pas, sûrement une combinaison de tout ça. Mais je leur souhaite de continuer ainsi et ce, malgré les changements rapides de développement économique et touristique que vit le pays.
Quand je pense à notre vie de pays développé avec la richesse et l’abondance matérielle, la qualité de vie y est excellente. Et pourtant, on passe beaucoup de temps à être insatisfait du manque de temps pour ses amis et sa famille, à se comparer aux autres, à se sentir obligé d’en faire toujours plus pour en avoir toujours plus.
Je me demande, si on n’a pas oublié quelque chose en se développant?
Ne vous en faites pas, je ne deviendrai pas moine dans un monastère pas plus que que je déménagerai au Myanmar. La vie au Canada est bien trop bonne pour ça. Par contre, vivre pleinement aujourd’hui dans le respect de ses valeurs, quelle belle leçon de vie des gens du Myanmar!
Salut sean et lafamille,
Bel article qui resume assez bien ce que nous avons resentipendant nos 12j la bas.bien sur notre voyage a ete plusrapide mais quel merveilleux pays
A bientot a bgk, donneznous vos dates pour prevoir une kite session…
Merci,
Kite, ça c’est certain. Je t’envoi un courriel pour qu’on trouve une date.
Merci de nous faire partager ce merveilleux voyage!
François & France
Super resume. J’y retournerais demain matin!
A bientot.
Maggie
xxxx
Quel récit touchant! Merci beaucoup Sean de nous faire voyager et de si bien comprendre et décrire tous ça pour nous. Si je comprends bien, malgré la politique tout croche, il y a de l’espoir.
Bonne leçon pour nous ici. Arrêter de chialer et faire tout pour que ça change. 🙂
Mom XXXX et Salut de François
P.S. Bon chemin, vers de nouvelles aventures…
Merci,
C’est certain qu’ils ont une belle attitude face au difficultés.
merci de nous faire voyager et surtout de nous faire apprécier ce nous avons de plus cher la liberté d’expression et de décision
Bisous
Manon